2024 - mai/juin

31 mai 2024 - 20h30
Eglise Saint-Nicolas - Pertuis
2 juin 2024 - 17h30
Abbaye de Silvacane - La Roque d'Anthéron
7 juin 2024 -
Cathédrale Saint-Sauveur - Aix-en-Provence

Direction : Isabelle Lopez

Esma Mehdaoui, mezzo-soprano
Pierre Eladlia, ténor
Dmytro Voronov, baryton
Julia Smadja, piano  solo
Anne Playoust, violon  solo
Cécile Gauthiez, violoncelle solo
Jean-François Levraux, contrebasse
Pierre-Emmanuel Largeron, violon
Sylvie Drujon, alto
Sylvie Sacoun, flûte
Valentin Paradiso, flûte
Blandine Bacque, hautbois
Patrick Segard, clarinette
Cyprien Faucon, cor
Matthieu Ganne, trombone
Yana Paramonova, harpe
Damien Louis, timbales

1ère partie - Gabriel Fauré : Pièces vocales
Ces 4 pièces témoignent de l'art et du talent de Fauré comme de son influence sur la musique classique.
- Les Djinns (chœur et piano) :
Première œuvre chorale profane de Fauré, aux harmonies complexes, qui s’inspire du poème homonyme de Victor Hugo publié en 1829 dans le recueil Les Orientales. L’œuvre s’inscrit dans le courant orientaliste de cette époque.
Après un début dans le calme et la tranquillité, les Djinns, créatures surnaturelles de l’Orient traversent, tel un essaim, la maison du narrateur dans un terrible fracas puis disparaissent. La longueur des vers et l’intensité de la musique augmentent à mesure que la nuée de djinns approche, puis diminuent lorsqu’elle s’éloigne.
Murs, ville - Et port - Asile - De mort - Mer grise - Où brise - La brise - Tout dort….
- Madrigal opus 35 (chœur et piano) :
Sur un poème d’Armand Silvestre, à l’occasion du mariage d’André Messager, Fauré compose d’abord ce madrigal pour chœurs alternés et piano en 1883 et l’adapte plus tard pour petit orchestre.
Sous la forme d’une malicieuse joute verbale, ce poème dépeint la différence de points de vue sur l’amour entre les hommes et les femmes pour finalement s’accorder dans la dernière strophe :
Un même destin nous poursuit / Et notre folie est la même :
C'est celle d'aimer qui nous fuit… / Aimez ! aimez quand on vous aime !
- Pavane en Fa dièse mineur (chœur, piano, violon, violoncelle) :
Cette œuvre écrite en 1888 était destinée à de petits orchestres pour instruments à vent et cordes. Elle est dédiée à la Comtesse Greffulhe, célèbre pour sa beauté et son élégance, que Fauré appelait « Madame ma fée ».
Á sa demande, Fauré ajoute une partie pour chœur sur un texte de Robert de Montesquiou-Fezen, cousin de celle-ci. Les paroles évoquent la société insouciante de l’époque avec marivaudages et coquetteries. Les noms des personnages (Lindor, Tircis, Myrtil, Lydé, Eglé, Chloé) sont empruntés à Verlaine dont Robert de Montesquiou-Fezen était un fervent admirateur.
Dans ce poème bergers et bergères évoquent avec mélancolie l’éternelle comédie de l’amour et sa trompeuse illusion.
C'est Lindor ! c'est Tircis ! et c'est tous nos vainqueurs !
C'est Myrtil, c'est Lydé ! Les reines de nos cœurs ! …
- Cantique de Jean Racine opus 11 (chœur et piano) :
Écrite pour chœur avec orgue ou piano, cette pièce dédiée à César Franck, inspirée d’un poème de Jean Racine, obtient le premier grand prix de composition en 1865 au concours de sortie de l'École de musique Niedermeyer de Paris. Fauré a tout juste 20 ans ! Ce poème est une paraphrase (transposition libre) de l'hymne Consors paterni luminis écrit au IVe siècle par Saint Ambroise.
Après une introduction instrumentale et une entrée décalée des voix (commençant par la plus basse), cette œuvre emmène les interprètes et les auditeurs dans un mouvement de ferveur et de spiritualité.

2e partie -Théodore Dubois : Les 7 dernières paroles du Christ ( 1864(Solistes, chœur, orchestre)

Cet oratorio eut un très grand succès dès sa première exécution le vendredi Saint de l’année 1867 à l’église Sainte Clotilde de Paris. Il fut admiré pour ses qualités musicales et sa poignante description de la douleur. Et durant des décennies ce succès ne se démentit pas. En mars 1913, Dubois note dans son journal : « Je lis dans les journaux que mes Sept paroles seront chantées à Paris dans dix églises ! Pour un ouvrage qui a quarante six ans d’existence, ce n’est pas mal et je suis content de ce succès durable.» et en 1914 il écrit également : « Pâques ! je suis chanté dans plus de quarante églises à Paris » .

 L’oratorio fut encore donné tous les ans à la Madeleine jusque dans les années soixante, puis oublié.

Cependant depuis quelques années on redécouvre ce compositeur et ses œuvres. En décembre 1922, il écrit dans son journal: « Je ne sais si je me trompe ; cependant j’ai comme une certitude que si plus tard, après moi, [mes œuvres] tombent sous les yeux de musiciens et de critiques non prévenus, un revirement se fera en ma faveur ! Je ne serai plus là pour en jouir, mais c’est égal, cela fait plaisir à penser ! »

Tirées des quatre évangiles, les 7 dernières paroles du Christ sont de courtes phrases, prononcées par Jésus sur la croix, juste avant sa mort.

Introduction : Soprano « O vos omnes » (O vous tous qui passez)
Première parole : Ténor, baryton, chœur   « Pater, dimitte illis »  (Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.)
Deuxième parole : Ténor, baryton, chœur  « Hodie mecum eris » (En vérité, je te le dis, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis.) 
Troisième parole : Soprano, ténor, baryton, chœur  « Stabat Mater » (Femme, voilà ton fils…)
Quatrième parole : Baryton  « Deus meus » (Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?)
Cinquième parole : Ténor, baryton et chœur  « Sitio ! » (J’ai soif !)
Sixième parole : Ténor et chœur  « Pater in manus tuas »  (Père, entre tes mains je remets mon esprit.)
Septième parole : Soprano, ténor, baryton, chœur  « Et clamans jesu »  (Et poussant un grand cri, il dit : tout est consommé !)
Chœur final : Adoramus te, Christe, et benedícimus tibi, quia per sanctam Crucem tuam redemísti mundum. (Nous vous adorons, Christ, et nous vous bénissons, parce que par votre sainte Croix vous avez racheté le monde.)