16 mars - 20h30
Basilique du Sacré-Coeur - Marseille
18 et 25 mars - 16h
Chapelle du Sacré-Coeur - Aix-en-Provence
23 mars - 20h30
Eglise Sainte Marguerite - Marseille
Marion Rybaka, soprano
Orchestre Giocoso
Le Magnificat RV 610 d’Antonio Vivaldi est l’un des premiers opus que composa sur ce thème le célèbre prêtre vénitien, vers 1720.
D’inspiration baroque, il est conçu pour le service catholique des Vêpres.
Vivaldi donne au texte la forme d’une "grand cantata" du XVIIIe siècle, c'est-à-dire une suite de mouvements distincts, chacun avec son propre caractère, à la façon d'un de ses concerti. Le traitement du texte est magistral : il fait correspondre la signification de chaque phrase, identifiée chacune à un mouvement, avec une idée musicale qui l'intensifie et la met en valeur au maximum. L’oeuvre s’ouvre sur un grand et solennel tutti sur Magnificat ; puis on peut entendre la jeune fille joyeuse sur le Et exultavit, une grande tendresse sur le Et misericordia, une tempête de force sur le Fecit potentiam et Deposuit potentes de sede. Dans le duo Esurientes, il est aisé d’imaginer Marie et Elisabeth qui dialoguent et partagent ce message. Puis vient la doxologie traditionnelle des grandes oeuvres baroques, couronnée d'une fugue finale.
En 1990, le compositeur anglais John Rutter assume le même défi, quelque 300 ans plus tard, en proposant un Magnificat d’un genre nouveau. Inspiré dans sa structure par celui de J.S. Bach, il est surtout conçu comme une véritable performance. Mêlant au cantique de Marie des prières, le début du chant liturgique du Sanctus, à la fin du 3° mouvement, et même un poème anglais du XVe siècle – « Of a Rose, a lovely Rose ! » - la pièce invite à
goûter, selon les mots mêmes du compositeur, au caractère « jubilatoire des fêtes mariales dans les cultures hispaniques ». Pensés pour être interprétés par un grand choeur, les sept morceaux de ce Magnificat sont décrits par Rutter comme « une brillante fête latine ».
Cet extraordinaire compositeur anglais a su gagner en renommée et popularité grâce à son don pour la mélodie et sa maîtrise de l'harmonie. Son Magnificat, que nous vous proposons ce soir en version orchestre de chambre, est une oeuvre pleine de rythmes énergiques et syncopés et de mélodies très accrocheuses. À son écoute, on ne peut s’empêcher de songer à Leonard Bernstein et à la théâtralité de son West Side Story. Rutter écrit de façon superbe pour la voix ; il est un maître de l'orchestration. Son style populaire revendiqué fait lever les sourcils de certains mais les choristes, chorales et publics du monde entier ont répondu de façon enthousiaste et
sincère à l’originale séduction de ses mélodies. Laissez-vous surprendre par la façon dont Rutter met ces mots éternels en musique ! Prêtez l'oreille, car il vous parle à vous directement !
Les mouvements du Magnificat :
Antonio Vivaldi
1. Magnificat anima mea Dominum : choeur (SATB) avec cordes et basse continue
2. Et exultavit spiritus meus : solistes (SAT) et choeur (SATB) avec cordes et basse continue
3. Et misericordia ejus : choeur (SATB) avec cordes et basse continue
4. Fecit potentiam : choeur (SATB) avec cordes et basse continue
5. Deposuit potentes de sede : choeur (SATB) avec cordes et basse continue
6. Esurientes implevit bonis : solistes (SS) avec basse continue
7. Suscepit Israel puerum suum : choeur (SATB) avec cordes et basse continue
8. Sicut locutus est ad Patres nostros : choeur (SAB) avec 2 hautbois, violons I/II, alto et basse continue
9. Gloria Patri et Filio : choeur (SATB) avec cordes et basse continue
John Rutter
1. Magnificat anima mea Dominum, et exultavit spiritus meus
2. Of a Rose, a lovely Rose
3. Quia fecit mihi magna
4. Et misericordia ejus
5. Fecit potentiam
6. Esurientes implevit bonis
7. Gloria Patri et filio