28 mai 2023 - 17h
Chapelle du Sacré-Coeur, rue Lapecède
10 juin 2023 - 20h30
Cathédrale Saint-Sauveur
Aix-en-Provence
Direction : Isabelle Lopez
Katherine SERRANO, soprano - (Ludmila)
Rosalie DUBOIS, mezzo-soprano - (Svatava)
Julia SMADJA, piano
Cécile GAUTHIEZ, violoncelle
Stéphane RIGAT, orgue
Yves GEMIVAL, contrebasse
Jean-François LEVRAUX, contrebasse
DVOŘÁK ANTONIN - LEOPOLD
MESSE EN RÉ majeur opus 86
Danse Slave n°8 en sol mineur opus 46 (transcription pour Orgue)
ORATORIO Sainte LUDMILA (extraits)
Antonín Leopold Dvořák,(1841-1904) compositeur tchèque, est né à Nelahozeves, petit village de Bohême.
En 1857, il est admis à l’école d’orgue de Prague et en 1862 il sera nommé alto solo de l’orchestre de Prague où il jouera sous la baguette de chefs d’orchestre prestigieux tels Franz Liszt, Bedřich Smetana et Richard Wagner à qui il voue une grande admiration.
En 1877 il fait la connaissance de Johannes Brahms qui deviendra son ami et le présentera à son éditeur Fritz Simrock. Cette amitié et ses rencontres avec Leoš Janáček et Hans von Bülow lui permettront d’être édité et reconnu en Europe.
C’est cette même année qu’il composera le Stabat Mater avec lequel il connaîtra enfin le succès, notamment en Angleterre où il séjournera de nombreuses fois et où il sera nommé docteur « honoris causa » de l’université de Cambridge.
Sa notoriété s’étend jusqu’aux États-Unis et en 1892 il devient directeur du Conservatoire de New York où il écrit sa fameuse Symphonie n° 9 « du Nouveau Monde » qui a été un grand succès dès sa création.
Après les décès de son père et de son ami Piotr Tchaïkovski, la nostalgie de son pays le fait revenir à Prague où il sera nommé directeur du conservatoire en 1901. Dans ses dernières années Dvořák se consacre à la composition de poèmes symphoniques inspirés par les légendes et à l’opéra notamment par le très célèbre « Rusalka ».
Il invente un procédé de narration musicale fondé sur la prosodie de la langue parlée, procédé dit des « intonations » qui sera repris par Leoš Janáček .
Le langage de Dvořák est imprégné du romantisme allemand et de l’âme slave et traduit constamment son attachement à sa terre natale. Sa musique est colorée et rythmée, inspirée à la fois par l’héritage savant européen et par l'influence du folklore national tchèque mais aussi américain (negro spirituals ou chansons populaires).
Reconnu de son vivant, Dvořák sera avec Bedřich Smetana à l’origine de la renommée internationale de la musique tchèque relayée ensuite par Josef Suk, Leoš Janáček ou Bohuslav Martinů.
MESSE en Ré Majeur opus 86 ( Lužanská Mše )
En 1877 l'architecte Joseph Hlávack fait construire une nouvelle chapelle dans sa résidence d'été, en Bohème occidentale, au château de Luzany. Il demande à Dvořàk de composer une messe pour la cérémonie de consécration, sans orchestre et avec un choeur réduit en raison de la petite taille de la chapelle.
Cette messe conçue à l’origine pour solistes, choeur mixte et orgue, composée en trois semaines, témoigne de la foi simple de Dvořàk, de sa ferveur et de sa relation avec Dieu, avec l’homme et avec la nature. Plus tard, en 1892, il ajoutera une version orchestrale.
Dans sa dédicace à Hlávkack, Dvořàk écrit : « J'ai le plaisir de vous annoncer que j'ai terminé le travail et que je suis extrêmement satisfait du résultat. Je pense que ce sera un travail qui conviendra parfaitement à son but. Cela pourrait s'appeler : foi, espérance et amour pour Dieu Tout-Puissant, et une expression de remerciement pour ce grand don, pour avoir eu l'opportunité de terminer avec succès un travail à la louange du Très-Haut, et en l'honneur de notre art. Ne soyez pas surpris que je sois si pieux, mais un artiste qui ne l'est pas ne peut rien faire de tel. »
Dans cette messe en six parties, de structure classique et d’une simplicité apparente, on trouve à la fois romantisme, lyrisme (kyrie – sanctus) et recueillement (« incarnatus est » du credo). Les fugues du credo et du gloria y introduisent des éléments baroques.
ORATORIO « Sainte LUDMILA »
Dvořàk s’est inspiré de l’histoire vraie de Ludmila née vers l’an 860 en Bohême.
Fille d’un prince local, elle adore les divinités païennes comme tout le peuple tchèque. En 882, elle se convertit au christianisme et avec elle la nation entière. Elle fut assassinée le 15 septembre 921 et sanctifiée en 1143. Elle est toujours vénérée par le peuple tchèque.
Cet oratorio pour solistes, choeur et orchestre a été créé en anglais à Birmingham (Angleterre) en 1886 suite à une commande du festival de Leeds d’après un texte du poète tchèque Jaroslav Vrchlicky.
Dans un mélange de légendes et de contextes historiques, Dvořàk raconte la conversion au christianisme de Ludmilla épouse de Borivoj, roi de Bohème, dans une musique à la fois profonde, simple et fervente.
L'oeuvre est divisée en trois parties principales : Dans la cour du château de Mĕlník, dans la forêt de Beroun, à la cathédrale de Véléhrad.
Résumé de l'Oratorio Sainte Ludmila
Sainte Ludmila, est la première princesse chrétienne de Bohême.
Les tchèques ont commémoré en 2021 le 1100e anniversaire de son assassinat, le 15 septembre 921.
L'Oratorio est une immense fresque musicale, créée en 1886 par le compositeur Antonín Dvořák d'après le livret de l’écrivain Jaroslav Vrchlický.
Partie I : Cour du château de Mĕlník
Le peuple et les prêtres chantent les louanges de la déesse païenne Bába. Ils sont bientôt rejoints par Ludmila, qui fit ériger la statue de l'idole. Survient Ivan, proclamant que la seule lumière provient de la croix du Christ. La statue païenne s'effondre, foudroyée. Ludmila a la révélation et veut suivre l'enseignement d'Ivan, alors que le peuple se lamente.
Partie II : la forêt près de Beroun
La quête du vrai dieu conduit Ludmila et sa servante Svatava au cœur d'une forêt, près du refuge de l'ermite Ivan, une grotte surmontée d'une croix. L'ermite constate que Ludmila est parvenue à le suivre malgré les embûches du chemin et lui promet de lui révéler la vérité de la croix. Un tumulte survient : c'est le prince Bořivoj chassant à cour avec sa suite. La troupe se dirige tout droit vers la demeure de l'ermite, pourchassant une biche blessée. L'animal mourant vient s'étendre aux pieds d'Ivan et celui-ci retire la flèche sans difficulté. La biche est miraculeusement guérie et se met à lui lécher les mains.
Le prince et sa suite sont subjugués, à la fois par le prodige et par la beauté de Ludmila. Bořivoj se déclare prêt à embrasser la nouvelle religion pour gagner le cœur de Ludmila. Un choral angélique bénit la conversion chrétienne de la terre tchèque.
Partie III : la cathédrale de Velehrad
Cérémonie de baptème de Ludmila et Bořivoj. Le peuple, les gentilhommes, les prêtres glorifient le vrai dieu et la foi nouvelle en Jésus-Christ. Apothéose.